Services aux membres

27 février 2024

Ottawa (Ontario) – Aujourd’hui, la Fédération de la police nationale a publié un nouveau rapport sur la santé mentale des membres de la GRC intitulé « Derrière l’insigne : augmentation des blessures psychologiques chez les agents de la GRC ». Ce rapport révèle l’augmentation des problèmes de santé mentale chez les membres de la GRC au Canada, tout en ouvrant la voie à un changement positif dans la manière dont les services de santé mentale sont fournis aux membres.

Le rapport souligne que l’état actuel de la santé mentale des membres, ainsi que les facteurs de stress professionnels et organisationnels auxquels ils sont régulièrement exposés, s’aggravent par rapport aux études précédentes, ce qui accentue le besoin immédiat d’investir dans des mesures de soutien en santé mentale complètes, accessibles et fondées sur des données probantes.

La FPN et l’Université de Regina ont mené un sondage auprès d’un échantillon représentatif de membres actifs de la GRC entre juin 2022 et février 2023 afin de recueillir de l’information sur la santé mentale des membres, l’exposition à des ÉPTP, la sensibilisation aux mesures de soutien en santé mentale, les facteurs de stress organisationnels et opérationnels, la discrimination et le harcèlement, la formation en santé mentale ainsi que des renseignements démographiques. Cette étude portant uniquement sur la GRC a été comparée à une étude semblable de 2018 portant sur un éventail de membres du personnel de la sécurité publique au Canada. Les données et l’analyse de cette étude portant uniquement sur la GRC, appuyée à la fois par la FPN et l’Institut canadien de recherche et de traitement en sécurité publique (ICRTSP), ont été traitées de façon indépendante et seront publiées dans une série d’articles évalués par des pairs.

Ce que nous avons constaté

Les recrues de la GRC sont généralement en meilleure santé mentale et plus résilientes que la population en général.

  • Seuls 6,4 % des cadets (recrues de la GRC) présentent actuellement un trouble de santé mentale quelconque, comparativement à 10,1 % de la population générale.

Dans l’exercice de leurs fonctions, les membres de la GRC sont exposés à de nombreux événements potentiellement traumatisants sur le plan psychologique, tout en subissant d’importants facteurs de stress organisationnels et opérationnels.

  • Les membres ont déclaré avoir été exposés à 13 des 17 différents types d’événements potentiellement traumatisants sur le plan psychologique (ÉPTP), ce qui est bien au-delà des deux ÉPTP que la plupart des gens vivront au cours de leur vie.
  • Dans le cadre de leur travail quotidien, les membres peuvent être confrontés à des événements traumatisants tels qu’une mort subite et violente, une agression armée et/ou une agression sexuelle.
  • De plus, les facteurs de stress opérationnels et organisationnels, tels que les réactions négatives du public, la fatigue, les pénuries de personnel, les contraintes en matière de ressources et les obstacles bureaucratiques, exacerbent les défis auxquels ils sont confrontés.

L’exposition fréquente à des événements potentiellement traumatisants sur le plan psychologique et à des facteurs de stress uniques et difficiles, ainsi que des mesures de soutien inadéquates en santé mentale font en sorte qu’il y a un fort pourcentage de troubles de santé mentale et de comportements suicidaires.

  • Les membres sont six fois plus susceptibles de présenter un trouble de santé mentale quelconque que la population générale.
  • Les membres de la GRC sont presque deux fois plus susceptibles de présenter un trouble d’anxiété généralisée et un trouble dépressif caractérisé que les autres ASP, et plus de deux fois plus susceptibles de présenter un TSPT et un trouble de panique.

« Nous nous attendions tous à ce que les participants signalent que les choses sont devenues stressantes depuis notre dernière étude, mais j’ai été surpris et préoccupé de voir à quel point le stress et les défis étaient devenus plus intenses », a déclaré le Dr Nick Carleton, professeur de psychologie clinique et directeur scientifique de l’ICRTSP. « Ces données sont extrêmement préoccupantes pour nos membres et les forces de l’ordre en général. »

« Les membres de la GRC sont déployés partout au pays, souvent seuls, et on leur demande de tout faire », a déclaré le Dr Carleton. « Ils assurent la cohésion sociale, et l’incidence de cette situation se reflète dans l’étude. La dure réalité est que les membres sont plus de trois fois plus susceptibles d’avoir envisagé le suicide au cours de la dernière année et plus de cinq fois plus susceptibles de l’avoir planifié.

Ces statistiques reflètent les défis réels et continus au sein de nos membres qui nécessitent des solutions immédiates fondées sur des données probantes, et nous devons travailler en partenariat avec la GRC pour traiter ces données », a déclaré Brian Sauvé, président et chef de la direction de la FPN.

« Les membres désirent, nécessitent et méritent fondamentalement un accès à du soutien en santé mentale. Nous sommes conscients que nous ne pouvons pas protéger les policiers contre les événements traumatisants, mais nous pouvons les soutenir par la suite grâce à des soins appropriés, bien financés et spécialisés. Nous pouvons maintenant utiliser ces nouvelles données convaincantes pour éclairer notre travail avec divers intervenants, surtout la GRC, le gouvernement fédéral et les intervenants en santé mentale. »

La FPN recommande une série d’initiatives, notamment en demandant à la GRC de collaborer avec elle et des fournisseurs de services pertinents à la création d’un cadre de santé mentale et de bien-être facilement accessible à tous les membres et à leur famille, facilement consultable et axé sur la détection précoce, les mesures préventives et les options de traitement.

« Ces données nous donnent un point de départ crucial pour comprendre ces enjeux. Nous sommes impatients de prendre part à ce travail et de créer un changement positif qui ouvrira la voie non seulement à nos membres, mais aussi à toutes les forces de l’ordre », a ajouté Brian Sauvé. En investissant dans des initiatives globales en matière de santé mentale, nous pouvons créer un environnement plus sécuritaire, plus sain et plus résilient pour les agents de police et les collectivités qu’ils servent, en veillant à ce qu’ils reçoivent les soins et les conseils qu’ils méritent.

La liste complète des recommandations est disponible ici : https://npf-fpn.com/app/uploads/securepdfs/2024/02/Media-background_FR.pdf

Notre rapport complet est disponible ici : https://npf-fpn.com/app/uploads/securepdfs/2024/02/NPF-Mental-Health-Report-French.pdf

À propos de la Fédération de la police nationale

La Fédération de la police nationale (FPN) représente environ 20 000 membres de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) au pays et à l’étranger. Nous sommes le plus important syndicat de policiers au Canada. La FPN a à cœur l’amélioration de la sécurité publique pour tous les Canadiens, y compris nos membres, en préconisant des investissements indispensables dans le continuum de la sécurité publique. Cela comprend des investissements dans les ressources policières et l’équipement moderne, ainsi que dans les programmes sociaux, notamment les mesures de soutien en matière de santé, de toxicomanie et de logement, afin d’améliorer la sécurité et la qualité de vie dans les nombreuses collectivités que nous desservons, petites et grandes, partout au Canada.