Services aux membres

Le déploiement rapide pour action immédiate, que les policiers et les premiers intervenants appellent « DRAI », constitue une approche et une tactique utilisées par les policiers qui sont les premiers à réagir aux menaces actives.

L’objectif des agents participant à un DRAI est de préserver et de protéger la vie et la sécurité des policiers en écartant la menace des civils et en la détournant vers les agents. Les agents doivent donc agir directement et rapidement pour contrer la menace, en prenant des mesures proactives pour attirer l’attention de l’auteur de la menace sur les agents qui avancent plutôt que sur le public.

Les situations de menace active nécessitant une intervention de DRAI sont généralement les suivantes :

  • Des situations en évolution rapide et actions suspectes.
  • Le suspect cause activement des lésions corporelles graves ou la mort.
  • Le temps qui passe augmente le risque de perte de vie. Une intervention retardée entraînera des blessures ou la mort de personnes innocentes. Il ne peut y avoir aucun délai pour attendre le groupe tactique d’intervention (GTI) ou d’autres ressources spécialisées.
  • L’intervention immédiate et le déploiement rapide de tous les policiers feront une différence : une intervention policière traditionnelle serait trop tardive.

Pourquoi le DRAI :

Les tactiques du DRAI ont été élaborées à la suite du meurtre tragique de 13 personnes innocentes à Columbine, au Colorado, en 1999, puis améliorées grâce aux recommandations formulées dans le rapport MacNeil à la suite du meurtre de trois agents de la GRC à Moncton, au Nouveau‑Brunswick, en 2014.

Avant la fusillade de Columbine, les agents des services généraux qui arrivaient sur les lieux d’une menace active en Amérique du Nord avaient uniquement reçu une formation nécessaire pour circonscrire une zone et attendre l’arrivée de l’équipe d’intervention d’urgence ou d’autres spécialistes. Cette mesure de délimitation visait à tenir les civils à l’écart des lieux et hors de danger, et à retenir l’auteur ou les auteurs de la menace à l’intérieur de la zone délimitée en attendant les agents spécialement formés. Des examens de la tuerie de Columbine ont révélé qu’une intervention plus proactive et immédiate pourrait améliorer l’efficacité policière dans les scénarios actifs et réduire les délais d’attente avant qu’un groupe tactique d’intervention ou une équipe semblable se rassemble, se déploie et arrive sur les lieux.

À la suite des événements tragiques survenus à Moncton en 2014, la formation actuelle sur le DRAI a été adaptée pour y inclure divers environnements extérieurs, ainsi que des composantes de prise de décisions, de planification, de communication et de supervision, afin de s’assurer que les membres possèdent les compétences nécessaires pour effectuer diverses évaluations des risques. [1]

DRAI et intervention policière traditionnelle

Pendant des années, la communauté policière a réagi à des incidents comme ceux de l’École Polytechnique et de l’école secondaire de Columbine en recourant à l’intervention policière traditionnelle, soit l’arrivée, le bouclage, la délimitation et l’attente du soutien tactique (le GTI ou l’équipe spécialisée dans les armes et les tactiques). À l’échelle mondiale, cette méthode a été ouvertement critiquée et remise en question, car toute intervention retardée peut coûter des vies.

L’inefficacité de l’intervention traditionnelle aux incidents de menace active a mené à l’élaboration de concepts et de tactiques du DRAI pour la GRC et d’autres services de police.

Objectif et composition du DRAI :

Le DRAI consiste en un déploiement rapide et immédiat des ressources policières dans des situations où des vies sont en danger et où des innocents pourraient être tués ou blessés grièvement si le déploiement tardait.

Les policiers sont tenus de protéger et de sauver des vies, même au risque de la leur. Les membres ont le devoir de prendre les mesures nécessaires pour intervenir et mettre fin à la menace lorsque des victimes risquent d’être tuées ou blessées ou sont tuées et blessées. Tous les membres qui interviennent doivent effectuer une évaluation rapide des risques, réagir à la menace active et y mettre fin.

Les interventions sous forme de DRAI se poursuivent habituellement dans une situation de menace active jusqu’à ce que le groupe tactique d’intervention, ou une équipe semblable, soit formé et déployé et qu’il arrive sur les lieux. À ce moment, le commandant d’intervention déterminera si le l’équipe de DRAI doit être retirée ou maintenue. Les équipes de DRAI sont formées pour détourner leur attention des victimes qui ont été tuées ou blessées et la polariser sur la progression en ligne droite vers la menace. D’autres agents et premiers intervenants peuvent s’occuper des victimes et le feront lorsqu’il sera sécuritaire de le faire.

Les agents sont formés pour travailler au sein de différentes équipes de DRAI, dans différents contextes et configurations. En raison de la nature urgente et immédiate du DRAI, l’un des membres présents prendra le commandement de l’intervention de DRAI. Tous les membres de première ligne sont formés au commandement dans le cadre de la formation sur le DRAI, de sorte que quiconque se trouve sur les lieux en premier peut prendre le commandement rapidement, au besoin.

Formation obligatoire :

Tous les agents de la GRC doivent avoir reçu une formation sur le DRAI afin de pouvoir se diriger immédiatement vers la menace et y faire face, peu importe leur grade ou leurs fonctions habituelles. Les cadets reçoivent la formation sur le DRAI dans le cadre de leur formation à l’École de la GRC, « Division Dépôt », à Regina, en Saskatchewan, et tous les membres actuels sont également formés. Une formation supplémentaire sur le DRAI est comprise dans la formation continue et régulière des membres pour veiller à ce que tous connaissent les pratiques exemplaires à mesure qu’elles évoluent.

Les membres acquièrent des compétences en travaillant en équipe pour avancer vers les menaces et attirer l’attention de l’auteur du crime de la façon la plus sécuritaire et efficace possible; et pour contrer la menace en utilisant le Modèle d’intervention pour la gestion d’incidents de la GRC afin d’évaluer le recours approprié et nécessaire à la force pour protéger le public et la police compte tenu de la situation.


[1] Cours préparatoire à la formation en ligne de la GRC, « Introduction au déploiement rapide pour action immédiate »