Le présent billet du blogue Le Casier vous est offert par Derek Sienko, administrateur en chef de la santé mentale, Diversified Rehabilitation Group, fournisseur de services approuvé qui travaille avec des membres de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et d’autres services de premiers intervenants partout au pays.  

Il est rare que le retour au travail après une blessure de stress opérationnel ou un trouble de stress post-traumatique soit simple. Les membres éprouvent souvent de l’anxiété, de l’incertitude et de la crainte à l’égard des attentes, de la perception des collègues et des changements organisationnels qui auraient pu se produire pendant leur absence (ICRTSP, 2024). Les préoccupations au sujet de la stigmatisation, de la confidentialité et d’une possible réapparition des symptômes augmentent davantage le stress (IWH, 2023), ce qui souligne la nécessité d’un processus de réintégration qui protège la vie privée tout en favorisant le bien-être des membres. 

Approche graduelle 
Un retour progressif au travail est une pratique exemplaire pour une réintégration sécuritaire et durable. Les membres commencent par des tâches modifiées ou des heures réduites, puis reprennent progressivement l’ensemble de leurs responsabilités à mesure que la confiance et le sentiment de préparation s’améliorent (WorkSafeBC, 2025). Cette approche progressive permet une surveillance continue, des ajustements en temps opportun et une intervention rapide en cas de difficultés. 

Approche collaborative 
Une réintégration réussie exige une collaboration entre les services de santé, les fournisseurs de soins et le membre. Avec le Programme national de réintégration, le Programme de gestion de l’incapacité, le programme pour composer avec les blessures de stress opérationnel et le Groupe de soutien proactif à la santé des employés, la GRC offre un soutien supplémentaire personnalisé qui aide les agents à rétablir leur confiance et à gérer le stress (Diversified Rehabilitation Group, 2025; GRC, 2025). 

Nécessité d’un plan écrit 
Un plan détaillé de retour progressif au travail est essentiel. Il doit inclure les objectifs, les échéanciers, les mesures de soutien requises et les responsabilités des intervenants. Un plan écrit fournit des précisions, assure la responsabilisation et présente un cadre pour relever les nouveaux défis, ce qui réduit le risque de stagnation des progrès ou d’échec du retour (ICRTSP, 2024). 

Exemple 
Un membre s’est absenté du travail pendant huit mois en raison d’une blessure de stress opérationnel. Il a participé à un retour progressif au travail après avoir terminé un programme de rétablissement à la suite d’un traumatisme lié au stress. Un clinicien du Diversified Rehabilitation Group, une infirmière des services de santé et une coordonnatrice de la réintégration ont collaboré pour répondre aux préoccupations liées à la blessure de stress opérationnel, notamment la reprise de confiance dans l’utilisation de son arme de service. La coordonnatrice de la réintégration a accompagné le membre au champ de tir à deux reprises, lui offrant un soutien et des conseils pratiques, tandis que le clinicien s’occupait des réponses psychologiques lors de séances individuelles. Par la suite, le retour progressif s’est fait sur cinq semaines, avec une surveillance hebdomadaire et des interventions adaptées, assurant un retour réussi et durable aux fonctions opérationnelles.  

Réseau de soutien 
Les superviseurs, les pairs et la famille jouent un rôle essentiel dans la réintégration. Un leadership souple et compréhensif, le soutien des collègues et l’engagement de la famille réduisent l’isolement, renforcent la confiance et améliorent le rétablissement (IWH, 2023). La réintégration est une responsabilité partagée entre les systèmes personnels, cliniques et organisationnels. 

Conclusion 
Le retour au travail après une blessure de stress opérationnel ou un trouble de stress post-traumatique est réalisable, quoiqu’intrinsèquement stressant. Un plan de retour progressif, structuré et axé sur la collaboration, appuyé par des réseaux cliniques, organisationnels et personnels, permet aux membres de reprendre confiance en eux, de renouer avec leur rôle et de reprendre le service de façon sécuritaire et durable. Informer les membres sur le processus réduit le stress, clarifie les attentes et assure l’accès au soutien nécessaire. 

Références 

  • Canadian Institute for Public Safety Research and Treatment (CIPSRT). (2024). Supporting public safety personnel in recovery and reintegration. University of Regina. 
  • Diversified Rehabilitation. (2025). Collaborative reintegration support for members returning after OSI. Kelowna, BC. 
  • Institute for Work & Health (IWH). (2023). Workplace approaches to supporting return to work after mental health conditions. Toronto, ON. 
  • Royal Canadian Mounted Police (RCMP). (2025). National Reintegration Program: Supporting members in return to work. Ottawa, ON. 
  • WorkSafeBC. (2025). Best practices for gradual return-to-work after psychological injury. Vancouver, BC.