Travailler à la Gendarmerie royale du Canada (GRC), c’est faire une carrière remplie d’aventures. Les agents ont l’occasion de vivre et de servir partout au Canada, notamment dans certaines des collectivités les plus éloignées et les environnements les plus rudes au pays.
Pour en savoir davantage sur certaines des affectations uniques offertes par la GRC, nous avons rencontré le gendarme Jean-Philipe Dupont, qui a eu l’occasion de vivre et de servir à Cambridge Bay, au Nunavut, un village d’environ 1 500 habitants. Cette affectation a constitué un changement de décor majeur pour le gendarme Dupont, qui travaillait auparavant à Burnaby, en Colombie-Britannique. Le gendarme Dupont nous présente ici certaines des leçons principales tirées de son expérience.
1) Apprenez à changer de rythme.
Dans la collectivité, c’est habituellement au terrain de baseball, à la patinoire ou au café du coin que l’on remarque l’arrivée d’un nouvel agent qui provient d’une grande ville ou d’un grand village.
Quand on travaille dans une grande collectivité, on s’habitue à se comporter d’une certaine façon lorsqu’on répond à différents appels de service et interagit avec plusieurs personnes différentes. Dans les collectivités éloignées, cependant, on fait souvent affaire à maintes reprises avec les mêmes personnes. Or, il peut être difficile de réaliser notre mandat, soit de servir et de protéger la communauté, tout en essayant de gagner la confiance et le respect de ses membres.
Le gendarme Dupont souligne que les résidents de nombreuses collectivités éloignées entretiennent des liens étroits, ce qui n’est pas toujours apparent au départ. Or, une mauvaise interaction avec une personne dans une région donnée peut entraîner une série d’expériences négatives et entacher une réputation dans plus d’une collectivité. À l’inverse, une interaction positive peut grandement aider à gagner le respect et la confiance de la communauté.
Leçon principale: Vous n’êtes plus dans une grande ville. Changez de rythme et adaptez-vous à celui de la collectivité où vous êtes en poste.
2) Conservez une bonne réputation.
Si vous travaillez dans une petite collectivité très unie, sachez que votre réputation est votre atout le plus important. Les agents qui ont de la difficulté à établir des liens avec leurs voisins risquent d’être perçus comme des gens difficiles à approcher, ce qui ne les aidera pas à s’intégrer!
« On peut alors facilement passer pour une personne indifférente aux gens qui l’entourent », affirme le gendarme Dupont.
Il ne faut pas hésiter à prendre cinq minutes de plus pour parler avec les membres de la collectivité. En effet, faire preuve d’empathie peut mener des avantages positifs à long terme. Les membres de la collectivité se souviendront de vos interactions, ce qui pourrait vous éviter de futurs conflits.
Leçon principale: Si vous êtes un policier et que vous travaillez dans une région éloignée, une bonne réputation est plus qu’un concours de popularité : c’est ce qui pourrait vous sauver la vie ou celle de vos collègues.
3) Apprenez à connaître les jeunes de votre collectivité.
Il est important pour les jeunes vivant dans des collectivités isolées ou éloignées d’établir de bonnes relations avec la police. L’agent de police qui noue des liens avec les jeunes peut exercer une grande influence sur ceux-ci et la collectivité. En effet, des jeunes qui font confiance aux forces de l’ordre sont plus susceptibles de collaborer de façon proactive lorsque des problèmes se profilent à l’horizon.
Pendant son séjour à Cambridge Bay, le gendarme Dupont a senti le besoin de mettre sur pied un programme de mentorat pour les garçons et a fondé une nouvelle section du Boys Club Network. La formation du groupe a permis de créer un espace sûr. Dans cet environnement, les jeunes garçons de la collectivité peuvent partager un repas et établir des liens positifs avec la police, tout en participant à des activités traditionnelles comme la luge et la pêche.
Pour bonifier les relations communautaires, il ne faut pas hésiter à recourir à un réseau de personnes fiables ou d’organismes désireux d’améliorer la vie des résidents. Dans une petite communauté, ces liens sont extrêmement précieux.
Leçon principale: Communiquez avec les jeunes ou les organismes axés sur les jeunes de votre région. Beaucoup d’entre eux veulent contribuer au mieux-être de leur collectivité et constituent une ressource précieuse pour tout agent.
4) Pendant votre affectation, soyez curieux et découvrez les traditions et coutumes de la communauté.
Pendant un congé parental, le gendarme Dupont a choisi de rester dans la région de Cambridge Bay et d’en apprendre davantage sur les coutumes traditionnelles des Iqaluktuurmiut. Cette décision a enrichi son expérience pendant qu’il servait et protégeait la communauté.
Chaque collectivité éloignée est différente. Toutefois, ces affectations constituent en tout cas une occasion idéale pour les agents de la GRC de créer des liens spéciaux et uniques avec la communauté environnante – des relations qui ne sont tout simplement pas possibles dans les grandes villes. Le gendarme Dupont raconte que son séjour à Cambridge Bay a été l’un des moments les plus mémorables de sa vie personnelle et professionnelle.
Leçon principale: Prenez le temps d’en apprendre davantage sur la culture de la collectivité que vous servez. Votre expérience sera beaucoup plus enrichissante et mémorable.
Si vous avez travaillé dans une collectivité éloignée ou si vous connaissez quelqu’un ayant vécu cette expérience, et que vous souhaitez raconter votre histoire à la Fédération de la police nationale (FPN), veuillez nous envoyer un courriel à [email protected].