En date du mardi 3 septembre 2024, le Canada s’est qualifié pour les demi-finales et est assuré de remporter une médaille aux Jeux paralympiques de 2024. Ces matchs sont programmés le jeudi 5 septembre à 14 h et 16 h (heure de l’Est).
Dans le monde des sports de compétition, chaque athlète possède une histoire unique qui influence son parcours vers le sommet. Jen McCreesh est membre de deux équipes emblématiques, soit la GRC à titre de gendarme et l’équipe paralympique de volleyball assis d’Équipe Canada, qui évolue sur le terrain central aux Jeux paralympiques de 2024 à Paris.
Des services de police au service sur le terrain, le parcours de Jen est marqué par la résilience, la passion et un engagement indéfectible envers ses activités sportives et professionnelles et ses collègues.
D’une énergie débordante aux sports de compétition
Jen a toujours eu une énergie débordante, sa mère décrivant son enfance comme « l’équivalent d’avoir des triplets ».
Cette énergie inépuisable l’a amenée à découvrir le volleyball, un sport dont elle est rapidement tombée amoureuse, suivant les traces de ses deux sœurs aînées. Le volleyball est devenu plus qu’un passe-temps; c’était une façon de canaliser son énergie et une passion qui l’a accompagnée tout au long de ses études et au-delà.
Inspirée par la gentillesse dont un membre de la GRC avait fait preuve à son égard pendant sa jeunesse, Jen a pris un virage important lorsqu’elle a choisi de faire carrière à la GRC. Bien que sa vie professionnelle soit devenue sa principale préoccupation, son amour pour le volleyball ne s’est jamais estompée. Même lorsque ses fonctions l’ont éloignée de la compétition, elle a continué de pratiquer le sport dans des contextes plus décontractés : dans des arrière-cours et lors de barbecues avec des amis.
Une carrière de service et d’apprentissage mène à une décision qui change une vie
Au cours de ses 16 années de carrière dans la GRC, Jen a été animée par un profond désir d’établir des liens avec les communautés qu’elle sert. Des Rocheuses au nord de la Colombie-Britannique, elle s’est consacrée non seulement à l’application de la loi, mais aussi aux valeurs de la police, cherchant à aider les autres de la même façon qu’elle a été aidée à un moment crucial de sa jeunesse. Ce désir de redonner à la collectivité a guidé sa vie, influençant à la fois son travail de membre de la GRC et son approche des sports.
Son parcours au sein de la GRC a commencé par un profond désir de rejoindre le service cynophile pour aider à retrouver des enfants perdus et participer à des enquêtes cruciales. Mais au cours de sa première année en tant qu’officier de police, elle a subi une blessure importante à la cheville gauche. Cette blessure, mal diagnostiquée au départ, l’a obligée à poursuivre son activité physique pendant des mois sur ce qui s’est avéré être une fracture, une déchirure des ligaments et une rupture du tendon. Ce n’est que lorsqu’elle a consulté un médecin que la gravité des blessures est apparue au grand jour et qu’elle a dû subir une opération de reconstitution de la cheville.
Les séquelles de la blessure ont entraîné une série de problèmes permanents – d’autres blessures, des interventions chirurgicales et des séances de réadaptation. Pourtant, l’engagement de Jen dans son rôle n’a jamais failli. Alors que son corps commençait à s’affaiblir, son esprit vif et son dévouement à la GRC lui ont permis de tenir bon. Les exigences physiques de son travail, notamment courir, marcher et monter les escaliers, sont devenues de plus en plus difficiles en raison de sa mobilité réduite et de la douleur constante causée par les lésions nerveuses. La nécessité de gérer la douleur et l’impact des blessures compensatoires ont encore compliqué sa situation.
Éventuellement, Jen est arrivée à un tournant.
Réalisant qu’elle ne pouvait plus vivre avec la douleur et les limitations constantes, elle a pris la décision de se faire amputer la jambe gauche, ce qui a changé sa vie. Elle considérait cette décision comme une étape audacieuse qui lui permettrait de retrouver la capacité de s’engager dans les activités qu’elle aimait.
Sa détermination et sa résilience l’ont aidée à traverser le processus de réadaptation, et elle a repris son rôle d’agent des services généraux de la GRC entièrement opérationnel, portant 30 à 40 livres d’équipement, patrouillant à vélo, s’engageant dans les écoles, prenant des appels et traitant des dossiers.
Refuser de se laisser définir par les défis
Refusant de laisser ce défi la définir, Jen a cherché à retrouver la vie active qu’elle aimait. C’est au cours de sa réadaptation qu’elle a été initiée au volley-ball assis paralympique par un athlète d’Équipe Canada, ce qui a amorcé un nouveau chapitre de sa vie.
Dans le sport, Jen s’est retrouvée entourée de femmes qui, comme elle, avaient affronté et surmonté des défis incroyables. L’inspiration qu’elle a tirée de ces athlètes, dont beaucoup vivaient avec un handicap ou avaient subi des blessures qui ont changé leur vie, a été profonde.
Elle décrit ce moment comme un moment où elle a eu la chair de poule, réalisant qu’elle ne faisait pas seulement partie d’une équipe, mais d’une communauté d’individus extraordinaires qui inspirent à l’échelle internationale.
À l’automne 2021, le spécialiste de la réadaptation de Jen l’a présentée à un membre de l’équipe de volley-ball assis. Après une communication à distance et une visite Zoom, Jen a été invitée à s’entraîner avec les membres de l’équipe canadienne de Colombie-Britannique lors de son voyage à Vancouver pour des soins médicaux et de la rééducation. En janvier 2022, Jen s’est entraînée avec l’équipe et, en février, elle a été invitée à un camp de sélection à Edmonton avec le reste de l’équipe. Trois jours plus tard, l’entraîneur a demandé à Jen : « Tu as un passeport valide, n’est-ce pas ? ».
En janvier 2022, elle a officiellement rejoint l’équipe, s’engageant pleinement à relever le défi. Lorsqu’on lui a demandé si elle avait un passeport valide, c’était un signe clair que son voyage était sur le point de l’emmener autour du monde – un parcours qu’elle a accueilli avec enthousiasme.
L’entraînement des policiers favorise l’entraînement athlétique
Concilier les exigences intenses de l’entraînement pour les Jeux paralympiques et ses responsabilités en tant que gendarme dans la GRC n’est pas une tâche facile. Jen attribue sa capacité à gérer cet équilibre à un réseau de soutien – son conjoint, sa famille, ses amis et ses collègues qui sont à ses côtés. Son entraîneur régional, qui est également mère au foyer et exploite une ferme, lui offre la flexibilité nécessaire pour intégrer l’entraînement dans sa vie déjà bien remplie.
La préparation physique et mentale requise pour les deux rôles est étonnamment similaire. En tant qu’officier de police, Jen est entraînée à être physiquement prête et flexible, toujours prête à relever les défis qui se présentent à elle. Cet état d’esprit, associé à la réflexion tactique acquise dans le cadre du maintien de l’ordre, s’applique parfaitement à son approche de la compétition. Dans les deux cas, l’importance d’un état d’esprit sain et la capacité à rester concentré sous la pression sont primordiales.
L’expérience de Jen en tant qu’entraîneur personnel certifié et en tant que nutritionniste renforce encore son approche de l’entraînement et de la forme physique en général. Elle est passionnée par l’idée d’aider les autres, que ce soit en offrant des conseils sur l’entraînement, le bien-être ou la nutrition. Sa philosophie est ancrée dans la conviction qu’il est essentiel d’être en forme pour la vie et le travail, et elle est toujours prête à partager ses connaissances avec ceux qui l’entourent.
Triomphe sur la scène mondiale
L’un des faits marquants de la carrière sportive de Jen jusqu’à présent est d’avoir fait partie de l’équipe canadienne qui a remporté la médaille d’argent aux Championnats du monde de volley-ball assis de 2022. Ce moment lui a procuré une immense fierté. Elle a également joué un rôle clé en aidant ses coéquipiers à se qualifier pour les Jeux paralympiques de 2024 lors du tournoi de la dernière chance au Caire. Pour Jen, la couleur de la médaille n’était pas aussi importante que le fait de savoir qu’elle reviendrait participer aux Jeux de 2024.
Conseils aux sportifs et professionnels en devenir
Pour ceux qui concilient une carrière exigeante avec un sport de compétition ou d’autres activités importantes, le conseil de Jen est à la fois simple et profond : « N’ayez pas peur de poursuivre ce qui enflamme votre âme ».
Elle est convaincue que lorsque l’on trouve quelque chose que l’on aime, tout le reste se met en place. Il est important de prendre soin de soi comme on prendrait soin des personnes que l’on aime le plus, et de consacrer du temps à ce qui compte vraiment – ces choses qui enflamment l’âme.
Regarder vers l’avant
En se préparant pour les Jeux paralympiques de 2024, Jen est tout à fait consciente de l’épreuve physique que son corps a enduré. Pourtant, elle reste déterminée à poursuivre la compétition, au moins jusqu’aux prochains Jeux paralympiques de 2028.
En regardant vers l’avenir, Jen s’est engagée à trouver un moyen de concilier son double rôle d’athlète élite et de gendarme dévouée de la GRC. Bien qu’elle reconnaisse les défis que cela représente dans une petite ville aux ressources limitées, elle reste optimiste quant aux possibilités offertes par la GRC. La possibilité de déménager lui offre un moyen de poursuivre à la fois son service et son entraînement à un haut niveau. Pour elle, l’essentiel est de trouver une voie qui lui permette d’exceller dans les deux domaines de sa vie, en restant fidèle à sa passion pour l’application de la loi et les sports de compétition.
Que ce soit sur le terrain ou dans son rôle de gendarme, Jen McCreesh est un exemple de résilience, de passion et de volonté de tirer le meilleur parti de toutes les opportunités que la vie lui offre.