Services aux membres

Les réflexions des membres de la GRC nous rappellent qu’un emploi au sein des services de police n’est pas seulement une profession, mais qu’il s’agit d’une responsabilité assumée par de vraies personnes qui font du vrai travail pour aider les autres à se sentir vus, en sécurité et soutenus.

AVERTISSEMENT D’ÉLÉMENTS DÉCLENCHEURS : Ce blogue contient de vraies histoires de membres de la GRC et du contenu qui peut être bouleversant pour certains lecteurs. On y aborde notamment les thèmes de la santé mentale, de la violence et du suicide. Veuillez en tenir compte tout au long de votre lecture.

Si vous songez à l’automutilation ou au suicide, ou si vous connaissez quelqu’un qui y songe, composez le 9-8-8 ou envoyez un message texte à ce numéro. Du soutien est offert en tout temps. Consultez le site Web du gouvernement du Canada pour obtenir de plus amples renseignements et des ressources supplémentaires.

Être présent lorsque ça compte vraiment

Certains des souvenirs les plus marquants pour les membres proviennent d’événements qui se produisent en dehors des heures normales de travail, lorsqu’il n’y a aucun renfort à proximité, aucun temps pour se préparer et aucun doute sur ce qui doit être fait. Dans ces cas-là, l’instinct, la compassion et la formation prennent le dessus.

« J’ai reçu une affectation dans une collectivité isolée des Premières Nations en 2024, où la population s’élevait à environ 300 personnes. Dans de telles affectations, il n’y a pas de service de police 24 heures sur 24, et les policiers sont souvent sur appel avant ou après leur quart de travail, et parfois pendant leurs jours de congé.
Je n’étais pas en service ce jour-là, mais j’avais l’habitude de garder ma radio allumée, vu que des appels sérieux pouvaient tout de même survenir. J’avais appris que, dans des cas semblables, on pouvait gagner ces quelques minutes au lieu d’attendre l’appel de la centrale de répartition, et que cet intervalle pouvait parfois faire toute la différence. Ce jour-là, j’étais à la maison et j’ai entendu un appel concernant une femme suicidaire. L’autre policier en service se trouvait dans l’autre collectivité à ce moment-là (à 72 km, sur une route forestière). J’ai rapidement enfilé mon uniforme et mon équipement, puis j’ai confirmé que je répondrais à l’appel, avant même que le service de répartition puisse aviser l’autre policier qu’on ferait appel à moi.
Lorsque je suis arrivé sur les lieux, le sujet – une jeune fille d’âge secondaire – avait déjà le visage mauve, car elle avait noué le nœud coulant si serré autour de son cou que le sang commençait à faire enfler son visage. J’ai réussi à la soulever pour soulager une partie de la pression avant de couper le nœud serré autour de son cou.
Je suis resté avec elle pendant plusieurs heures à la clinique médicale et j’ai eu une excellente conversation avec elle pour essayer de l’inspirer à être la meilleure version d’elle-même. Nous avons fini par avoir une si bonne conversation que, depuis cet incident, chaque fois que je la vois dans la collectivité, un énorme sourire apparaît sur son visage et elle fait des pieds et des mains pour me saluer.
Je suis heureux d’avoir été là où j’étais à ce moment-là et d’être arrivé à temps pour l’aider dans un de ses moments les plus difficiles. »

— Gendarme Nicholas Tam (Colombie-Britannique)

Un moment qui a tout changé

Ce qui commence par un contrôle de routine peut devenir un moment déterminant. Ce n’est pas toujours de la gravité de l’incident dont les membres se souviennent, mais plutôt du lien, de l’humanité et de la possibilité de faire une différence.

« Mon service à la GRC a commencé en 2014. J’ai d’abord été affecté en Nouvelle-Écosse, à Port Hawkesbury, tout près de la Division Dépôt. À l’origine, j’ai rejoint les rangs de la GRC pour m’améliorer et venir en aide aux gens que je sers, mais c’est lors d’un après-midi ensoleillé, à l’occasion d’un contrôle routier, que j’ai su que j’avais pris une bonne décision.
J’avais intercepté une automobile qui roulait trop vite alors qu’elle entrait à Port Hawkesbury. Une jeune femme était au volant, et un enfant se trouvait à l’arrière. Lorsque je me suis adressé à la conductrice, elle était très bouleversée et désemparée — plus que ce à quoi on s’attendrait si on l’arrêtait pour un excès de vitesse. Ce n’est qu’après avoir parlé ensemble pendant plusieurs minutes qu’elle s’est finalement confiée à moi : elle avait conduit depuis la Vallée de l’Annapolis (plus de quatre heures de route) avec son enfant pour échapper à son ami de cœur très violent. Elle m’a raconté qu’elle ne s’était arrêtée nulle part le long de l’itinéraire, qu’elle était très fatiguée et qu’elle avait oublié la moitié du trajet.
Après qu’elle m’a eu raconté son histoire, la raison initiale du contrôle routier s’est envolée en fumée, car j’étais déterminé à aider cette jeune femme à se sentir mieux et à m’assurer qu’elle et son enfant étaient en sécurité. Je crois que j’ai passé près d’une heure avec elle à l’endroit où je l’avais interceptée, à écouter son histoire et à essayer de la convaincre que faire une déclaration était la meilleure décision qu’elle pouvait prendre et que personne n’avait le droit de lui faire du mal, à elle ou à son enfant, de quelque manière que ce soit. Elle a fini par faire une déclaration, et son copain a été accusé de violence conjugale.
C’est grâce à cette interaction que j’ai su que ce que je faisais était le bon cheminement de carrière pour moi, car j’étais déterminé à aider cette jeune femme de toutes les manières possibles, ce qui m’a permis de devenir un meilleur policier qui parle avec les gens et qui fait preuve de compassion. Pour cette jeune femme, il ne s’agissait peut-être que d’une seule interaction avec un agent de la GRC, mais elle ne saura jamais l’impact profond qu’elle a eu sur moi et sur la façon dont j’interagis désormais avec les gens dans toutes les situations, en particulier dans les situations familiales.
J’ai maintenant une affectation dans ma province natale de Terre-Neuve et j’ai eu beaucoup d’autres interactions avec des gens depuis cet incident, mais je n’oublierai jamais celle-ci, car elle m’a fait comprendre la manière dont une journée normale peut devenir complètement différente et le fait qu’un simple contrôle routier peut changer toute votre façon de voir les choses. Je crois encore aujourd’hui que la jeune femme avait une raison de faire de l’excès de vitesse et qu’elle voulait inconsciemment être interceptée afin que quelqu’un l’écoute et qu’elle obtienne de l’aide. Je suis vraiment reconnaissant d’avoir été celui qui l’a trouvée, car cela m’a permis de grandir en tant que policier et en tant que personne à partir de ce jour. »

— Gendarme Bradley Layman (Nouvelle-Écosse)

Renforcer la confiance, un lien à la fois

La relation entre la police et la collectivité peut être complexe, surtout dans les endroits où la confiance a été brisée il y a longtemps. Pour les membres qui travaillent dans des communautés autochtones ou des Premières Nations, chaque interaction peut renforcer le lien de confiance.

« J’ai été policier des services de police autochtones à Burns Lake. L’un des moments forts de ma carrière a été d’interagir avec les jeunes et d’amener les enfants de la communauté locale de la nation du lac Babine visiter le détachement.
J’ai pris plaisir à leur montrer mon travail et les lieux où j’organisais des événements. Je les ai laissés s’asseoir dans mon fauteuil et faire semblant d’être des policiers. Les enfants ont adoré recevoir des autocollants et se faire prendre leurs empreintes digitales.
Un incident mémorable m’a amené à répondre à un appel concernant une dispute entre deux membres d’une même famille dans la maison d’un enfant. J’étais sur les lieux avec un autre agent de la GRC, et la situation était tendue. L’enfant, qui se trouvait dans la maison, m’a immédiatement reconnu, car j’étais déjà venu à son école, et j’ai vu son sourire et sa tristesse disparaître de son visage. Le fait qu’une personne qui lui était aussi familière que moi se soit rendue chez lui alors que les choses allaient mal l’a immédiatement calmé.
J’aime faire des visites du détachement parce que cela me permet non seulement de montrer aux enfants des communautés autochtones locales comment nous travaillons et fonctionnons, mais aussi de leur montrer que nous sommes simplement des gens comme eux! »

— Gendarme Khalil Nanji (Colombie-Britannique)

Merci, chers membres de la GRC

Des communautés isolées aux conversations inattendues, ces réflexions montrent le cœur qui bat derrière l’uniforme. La GRC est composée de personnes exceptionnelles comme vous, avec chacune leurs propres histoires, leurs propres expériences, et le désir de servir avec compassion et intégrité.

En cette Semaine nationale de la police, nous remercions les membres qui ont raconté leurs histoires et tous ceux qui, partout au Canada, continuent d’aider leur collectivité, jour après jour.

Ce blogue a été créé pour célébrer la Semaine nationale de la police 2025

La Semaine nationale de la police a lieu en mai chaque année et est l’occasion pour les Canadiens de se réunir pour rendre hommage aux membres de la GRC qui servent avec compassion, courage et engagement — souvent d’une façon qui reste invisible aux yeux du public.

Plus tôt cette semaine, nous avons publié un blogue présentant des histoires de personnes de partout au pays. Aujourd’hui, nous présentons directement les histoires des policiers eux-mêmes. Ces réflexions profondément personnelles — des communautés autochtones et des Premières Nations éloignées aux contrôles routiers — offrent un regard puissant sur les répercussions quotidiennes et extraordinaires des services de police au Canada.

Avez-vous une histoire à raconter au sujet de votre expérience en tant que membre de la GRC? Envoyez-nous un courriel à l’adresse [email protected]. Nous serions ravis de connaître votre histoire!