La disparition d’un enfant est le pire cauchemar de toute famille.
Chaque année, environ 45 000 enfants sont portés disparus au Canada, selon missingkids.ca. Cela signifie qu’un enfant disparaît toutes les 11 minutes. Bien que de nombreux cas soient rapidement résolus, certains deviennent des dossiers policiers de personnes disparues à long terme.
Pour les membres de la GRC, résoudre ces cas ne se résume pas à des questions de preuves et de procédures : il s’agit de sauver de jeunes vies et d’accompagner les familles dans des moments extrêmement difficiles.
Pour aider à retrouver les personnes disparues, y compris les enfants, les membres ont accès à de nombreux outils, dont le plus connu est sans doute l’alerte AMBER.
En tant que service de police national du Canada comptant environ 20 000 agents qui protègent les communautés de l’île de Vancouver au Labrador, et du sud des Prairies à l’Arctique, nos membres connaissent bien cet outil, son importance et la meilleure façon de l’utiliser.
Qu’est-ce qu’une alerte AMBER ?
Créées en 1996, les alertes AMBER ont été nommées en l’honneur d’Amber Hagerman, une fillette de 9 ans qui a été kidnappée à Arlington, au Texas, et tragiquement assassinée. Cet événement horrible a mis en évidence la nécessité de disposer d’un moyen d’alerter la communauté et de mobiliser les milliers de paires d’yeux pour aider les policiers à rechercher un enfant disparu.
Ce qui a commencé comme un partenariat volontaire entre la police et les diffuseurs au Texas s’est étendu à l’échelle internationale une fois son efficacité prouvée et peut désormais sauver des vies.
En 2009, toutes les provinces et tous les territoires canadiens avaient mis en place un système d’alerte AMBER. Depuis son introduction, des centaines d’enfants ont été retrouvés sains et saufs grâce à la réaction rapide de citoyens vigilants qui ont collaboré efficacement avec la police.

Étude de cas : Alerte AMBER de plusieurs jours à Surrey
En juillet 2023, les membres de la GRC de Surrey ont mené ce qui est devenu la plus longue alerte AMBER de l’histoire de la Colombie-Britannique, qui a duré dix jours. Cette situation concernait deux enfants qui auraient été enlevés par leur mère, qui n’avait pas ramené les enfants à leur père après des vacances au début du mois. Finalement, grâce à l’utilisation d’outils d’enquête et à une alerte AMBER, les membres ont pu localiser les enfants en toute sécurité en Alberta, et ceux-ci sont rentrés chez eux sains et saufs.
« L’unité des crimes graves de la GRC de Surrey a travaillé sans relâche pour localiser et ramener les deux enfants sains et saufs à la maison », explique la sergente Vanessa Munn, porte-parole principale de la GRC de Surrey pendant l’alerte AMBER.
« Même après que les enfants aient été retrouvés sains et saufs et réunis avec leur famille, le travail s’est poursuivi afin de traduire les responsables en justice. »
Cette affaire a mis en évidence à la fois les défis et les atouts du système : gérer les fausses informations sur les réseaux sociaux, donner suite à des centaines d’informations fournies par le public et maintenir l’engagement de la communauté pendant plusieurs jours.
La pression derrière une alerte
Bien qu’il s’agisse d’un outil bien connu, les alertes AMBER font l’objet de nombreuses idées fausses. Certains pensent qu’elles ne sont déclenchées qu’en cas de litige concernant la garde d’un enfant. D’autres se demandent pourquoi aucune alerte n’est émise pour un jeune disparu qui n’a pas été enlevé.
En réalité, les membres de la GRC – et toutes les forces de police – suivent un ensemble de critères stricts afin de s’assurer que ces alertes ne sont utilisées que lorsqu’elles peuvent vraiment faire la différence.
Quels sont les critères à remplir pour déclencher une alerte AMBER?
« Le public est souvent critique lorsque la police déclenche une alerte AMBER, en particulier dans les cas d’enlèvements parentaux. Mais l’essentiel est qu’il doit y avoir des raisons de croire que l’enfant est en danger imminent », explique le sergent Munn. « Il ne s’agit pas de litiges relatifs à la garde, mais de la sécurité d’un enfant. »
Les critères spécifiques pour le déclenchement d’une alerte AMBER peuvent varier d’une région à l’autre au Canada.
Les critères de base sont les suivants :
- L’enfant est âgé de moins de 18 ans.
- La police a des motifs raisonnables de croire que l’enfant a été enlevé.
- Il y a des raisons de croire que l’enfant est en danger grave.
- La police dispose d’informations descriptives sur l’enfant, le suspect ou le véhicule.
- Il y a lieu de croire raisonnablement que le déclenchement de l’alerte aidera à localiser l’enfant ou à appréhender l’auteur de l’enlèvement.
Bien que le temps nécessaire pour confirmer l’enlèvement, évaluer le danger et recueillir des descriptions puisse varier, une fois que tous les critères sont remplis, les membres de la GRC peuvent émettre une alerte AMBER en quelques minutes.
Il est extrêmement important de noter que, bien que l’alerte AMBER soit un outil important pour les membres de la GRC dans leur course contre la montre, cet outil peut ne pas être approprié dans toutes les circonstances. Dans de nombreux cas, son efficacité dépend du fait qu’il ne soit utilisé que dans ces circonstances spécifiques.
Les alertes d’urgence : pas sans risque
Une fois qu’une alerte AMBER est activée, les membres peuvent être confrontés à des risques négatifs. Par exemple, dès qu’une alerte est émise, les membres sont submergés d’appels, d’informations et de questions des médias. Il existe également une menace croissante de désinformation en ligne, les citoyens enquêteurs et les commentateurs amateurs partageant leurs propres théories et informations sur un événement. Ces distractions peuvent sérieusement ralentir une enquête, et lorsque chaque seconde compte, ce retard peut être fatal.
Pourquoi le rôle du public est crucial
Le sergent Munn souligne que le public est un partenaire essentiel dans ces alertes. La meilleure chose que le public puisse faire pendant une alerte AMBER est de :
- Rester vigilant : noter tous les détails de l’alerte – l’enfant, le suspect et le véhicule.
- Être attentif : observer les plaques d’immatriculation, les vêtements, la direction prise ou toute activité inhabituelle.
- Signaler immédiatement : appeler le 911 ou le numéro indiqué dans l’alerte en fournissant des informations précises et détaillées.
- Éviter les spéculations en ligne : les fausses informations peuvent nuire aux enquêtes.
- Laisser la police gérer les mises à jour publiques : ne partager que des informations vérifiées.
- Restez vigilant : même plusieurs heures après l’alerte, votre vigilance peut faire la différence.
- Respectez l’urgence : les alertes AMBER sont des outils qui sauvent des vies – n’encombrez pas les lignes d’urgence avec des plaintes.

Les alertes AMBER nous rappellent que la protection des enfants n’est pas seulement la responsabilité des forces de l’ordre : lorsqu’il s’agit d’une course contre la montre, un effort collectif est nécessaire. En restant alerte, vigilant et en partageant des informations avec la police, vous pouvez devenir un héros pour une famille.
Vous souhaitez en savoir plus sur la manière dont les alertes AMBER peuvent faire la différence? Découvrez notre vidéo présentant des membres de la GRC réels résolvant une affaire fictive en cliquant sur le lien ici : Pourquoi nous servons : pour assurer la sécurité des familles (90 secondes)