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« Louis Riel était un leader qui s’est battu pour les droits des peuples autochtones. Dans mon rôle de membre de la GRC, je souhaite aussi être un leader et défendre les intérêts de toutes les personnes vulnérables. » 

– Gendarme Cameron Riel, GRC, détachement de Thompson 

Le gendarme Cameron Riel en est à sa première année en tant que membre de la GRC. Il est affecté à Thompson au Manitoba. Comme beaucoup de personnes qu’il rencontre, au travail et autrement, vous reconnaîtrez peut-être son nom de famille. En effet, Cameron est un descendant de Louis Riel, un leader métis, un politicien renommé et un des fondateurs du Manitoba reconnu pour son engagement envers la défense des intérêts des Métis et des Autochtones et son dévouement à l’appui de la justice sociale et de l’égalité pour tous. 

« Louis Riel était le grand-oncle de mon grand-père, a déclaré Cameron. « Je suis très fier de mon nom de famille et de mon héritage. » 

Cameron a su dès son plus jeune âge qu’il voulait se joindre à la GRC. En fait, il ne se souvient pas d’avoir souhaité faire autre chose. Cameron a grandi à Winnipeg, il est d’avis qu’il a de la chance d’être issu d’une famille attentive et solidaire. Sa mère lui a appris à toujours traiter les autres avec gentillesse, et c’est sa sœur aînée, qui est infirmière, qui a allumé sa passion et lui a montré l’importance d’être premier intervenant. Il attribue à son père le mérite de lui avoir enseigné à embrasser sa culture autochtone et son important héritage en sa qualité de descendant de Louis Riel. 

« En tant que pédagogue, mon père, qui est actuellement directeur adjoint de l’éducation des Autochtones à la division scolaire de Winnipeg, nous a toujours incité ma sœur et moi à faire des études supérieures et à apprendre notre culture », explique Cameron. « Il nous a exposés à différentes traditions et nous a amenés à diverses célébrations culturelles. Mon père nous a encouragés à être fiers de qui nous sommes et de nos origines. » 

Comparativement aux histoires de discrimination et de racisme que lui ont racontées son père et son grand-père, Cameron est reconnaissant d’avoir pu vivre et grandir dans sa culture selon ses propres modalités. À l’université, il a fait un mineur en études autochtones pour en apprendre davantage sur les personnes qui l’ont précédé et les sacrifices qu’elles ont faits. 

« Mon grand-père a été victime de racisme à un jeune âge. « Il avait l’habitude de raconter qu’il ne pouvait pas se rendre à l’école à pied sans que les autres enfants se moquent de lui ou sans se faire dire qu’il n’avait pas le droit de marcher sur « leur » trottoir », dit-il. « Mon père a été victime de racisme alors qu’il pratiquait le sport et on l’a traité de « traître » en raison de sa parenté et de sa relation avec Louis Riel. Dans le cas des personnes qui m’ont précédé, le fait d’être Métis n’était pas toujours perçu comme une chose positive. Cependant, le fait d’être Métis est maintenant plus célébré et je reconnais mon privilège. » 

L’une des façons dont Cameron a choisi de célébrer et de vivre sa culture est de participer au programme Bold Eagle des Forces armées canadiennes à Wainwright, en Alberta, avant de commencer sa formation avec la GRC. Le programme Bold Eagle combine culture et enseignement autochtones ainsi qu’instruction militaire et vise à aider les participants à développer de précieuses compétences, notamment la confiance en soi, l’autodiscipline, le travail d’équipe, la gestion de son temps, le respect et la bonne forme physique.  Pendant qu’il participait à ce programme à l’été 2022, Cameron a reçu son nom spirituel lors d’une cérémonie avec un aîné. 

« Mon nom spirituel, Grey Eagle Wing Man, me donne de la force et me guide dans la vie », a-t-il dit. « Le fait de porter mon nom spirituel me permet d’établir autrement un lien avec ma culture, et je suis honoré de l’avoir reçu. » 

Le programme Bold Eagle a préparé Cameron pour son expérience à la Division Dépôt. Il se sentait prêt à s’éloigner de chez lui et à réaliser son rêve de se joindre à la GRC. Cameron se sent privilégié d’avoir tissé des liens puissants tout au long de sa vie à la Division Dépôt et a aimé travailler avec d’autres personnes pour surmonter les défis et saisir les occasions découlant de l’expérience tirée de la formation. Cependant, une partie de son expérience à la Division Dépôt était tout à fait unique pour Cameron et sa famille. 

Division Dépôt : Imprégnée de l’histoire du Canada et lieu important pour la famille de Cameron 

En novembre 1885, Louis Riel est exécuté par pendaison à l’ancien palais de justice de Regina, qui se trouve maintenant sur le site de la Division Dépôt, l’école de formation de la GRC. 

Lorsqu’il a mis les pieds sur le terrain de la Division Dépôt, Cameron était rempli d’émotions partagées, car il savait ce que cet emplacement signifiait pour sa famille. Lorsque les membres de sa famille se sont rassemblés à la Division Dépôt pour célébrer la remise du diplôme de Cameron, ils ont pris le temps d’organiser une cérémonie traditionnelle et de répandre du tabac à l’endroit où Louis Riel avait été exécuté. 

« C’était une expérience surréaliste et émotive. Nous avons rendu hommage à Louis Riel ainsi qu’à la terre, lors d’une cérémonie tenue à l’endroit où j’ai suivi ma formation et où j’ai accompli l’une de mes plus grandes réalisations », a déclaré Cameron. 

Le gendarme Cameron Riel et sa famille à la cérémonie de remise des diplômes à la Division Dépôt. 

Le premier choix de Cameron a été d’entreprendre sa carrière à Thompson, connue sous le nom de « Carrefour du Nord » au Manitoba. Thompson est située sur les terres visées par le traité no 5, sur le territoire traditionnel de la nation crie de Nisichawayasihk (Nelson House), à environ 45 minutes à l’ouest de Thompson. Rachelle, la fiancée de Cameron, est fière d’être membre de la Nelson House et a grandi à Thompson. Cameron a senti un lien immédiat avec la collectivité. 

Premières leçons en tant que membre de la GRC 

Une chose que Cameron a apprise depuis son entrée en fonction, c’est que l’équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle est la clé du succès et du bonheur. 

« Il est important d’établir un équilibre personnel, émotionnel et spirituel, a déclaré Cameron. « Comme je suis à Thompson, je peux établir des liens plus étroits avec la collectivité par l’intermédiaire de la famille de ma fiancée, et je ne me sens pas isolé ou dissocié des autres. Nous profitons souvent des occasions de rendre visite à notre famille et d’explorer la terre. Ces liens sont très importants. » 

Grâce à un excellent formateur sur le terrain, Cameron a passé les six premiers mois de son travail à absorber et à apprendre tout ce qu’il pouvait. Il est également extrêmement reconnaissant envers la merveilleuse équipe de collègues du détachement de Thompson de la GRC, qui se présente tous les jours dans le but d’avoir une incidence positive sur la collectivité et les personnes qu’elle sert. 

Chaque fois qu’il en a l’occasion, Cameron prend le temps de se rendre dans la collectivité pour établir des liens avec les membres de la collectivité, assister à des événements et être vu. Il est important que les agents de police soient perçus comme des modèles positifs qui sont là pour les aider, surtout dans une collectivité qui compte un grand nombre d’autochtones. 

« Historiquement, les relations entre la GRC et les peuples autochtones n’étaient pas des plus positives. Je comprends cela et je sais que cela constitue un défi », a déclaré Cameron. « Mon objectif est de changer la perspective des gens. Je veux qu’ils voient au-delà de mon uniforme. En tant que membre autochtone de la GRC, je m’efforce d’assurer la liaison entre la police et la collectivité et d’éliminer les obstacles et les stéréotypes. Je veux être une personne en qui les Autochtones ont confiance et je veux qu’ils sachent que je suis là pour les aider. » 

Cameron est déterminé à faire la différence et à suivre les traces de ses ancêtres, et en peu de temps, il est évident que c’est exactement ce qu’il fait.