Certains médias et élus ont tendance à dénigrer la police, la GRC en particulier. Comme il en est de la plupart des tendances adoptées sans réflexion, celle‑ci nuit à l’ensemble de notre société. Une bonne part des commentaires formulés reposent davantage sur l’opinion que sur la vérité, et ces commentaires minent la confiance des Canadiens à l’égard de la sécurité publique et communautaire tout en démoralisant les membres de la GRC et d’autres services de police. En outre, ils découragent ceux qui envisagent la carrière noble et autrement très gratifiante de policier. Autrefois, ces propos désobligeants demeuraient sans réponse et n’étaient pas rectifiés, mais depuis la création de la Fédération de la police nationale, il y a près de cinq ans, nous nous sommes donné pour mandat de tenir les médias, entre autres, responsables de leur désinformation préjudiciable et de défendre nos membres avec vigueur.
Le « comité de rédaction » anonyme du Globe & Mail a publié deux articles d’opinion de ce genre au cours de la dernière semaine et, en guise de réponse, nous avons fait parvenir une lettre de reproche à la rédaction du quotidien. Étant donné que notre lettre critiquait notamment la direction du Globe & Mail, nous avons peu de chances qu’elle soit publiée. Pour que cette lettre ne passe pas sous silence, nous vous la présentons ci‑dessous. Les faits ont de l’importance, et la vaste majorité des Canadiens appuient les membres de la GRC qui les servent jour après jour. Ces derniers méritent nos remerciements et notre respect et n’ont pas à faire les frais d’articles sensationnalistes.
Les membres de la GRC servent leur collectivité de manière efficace et responsable
Soyons clairs : la GRC offre des services de police en uniforme à environ un Canadien sur quatre et sur plus de 73 % de la masse terrestre du Canada; lorsqu’une personne appelle le 9-1-1 dans une collectivité desservie par la GRC, nos membres sont présents. Chaque jour de chaque année, ils se présentent dans des collectivités partout au Canada. Sondage après sondage, année après année, on indique un taux de satisfaction de 75 à 80 % dans les collectivités desservies par la GRC partout au pays. Les Canadiens ne doutent pas de la GRC et savent que nos membres seront là quand ils en auront besoin.
Apparemment, le comité de rédaction anonyme du Globe and Mail n’est pas d’accord. Leur dernier article s’appuie sur des rapports incomplets et trompeurs qui omettent et déforment de nombreux faits. Il est frustrant et irrespectueux pour nos quelque 20 000 membres de voir ces opinions à moitié formulées avec des commentaires aussi unilatéraux.
À titre d’exemple frappant, les « 160 postes vacants » à Surrey sont le résultat de la création par la GRC de postes vacants précisément pour que le service de police de Surrey puisse les doter, comme convenu mutuellement. La GRC de Surrey a toujours maintenu au moins son effectif minimal.
De plus, les membres des détachements locaux partout au Canada doivent rendre des comptes à leurs collectivités locales. Chaque province ou municipalité qui conclut un contrat en choisissant la GRC comme service de police signe une entente sur les services de police municipaux ou provinciaux qui décrit explicitement la responsabilité et le pouvoir de la municipalité ou de la province de diriger les priorités de leurs membres de la GRC. De nombreuses collectivités ont également leur propre plan et leurs propres priorités en matière de services de police.
En clair, c’est la province, la ville, le hameau, le village ou le district municipal qui détermine le nombre d’agents sur le terrain et les priorités auxquelles ils répondent. Si une collectivité du Nord de la Colombie-Britannique connaît une augmentation des introductions par effraction, les dirigeants locaux ont la capacité – et franchement la responsabilité – d’établir l’ordre de priorité des interventions avec leur commandant de détachement local de la GRC. Cela vaut pour le sud de l’Alberta, les régions rurales de la Saskatchewan, les régions côtières et intérieures de la Nouvelle-Écosse, ou toute autre collectivité desservie par la GRC à l’échelle du pays. Nos membres sont souples et adaptent ces plans tout au long de l’année en fonction des commentaires de leurs maires, conseillers ou chefs locaux.
Au-delà de la planification annuelle, de nombreuses collectivités ont également des unités spécialisées de réduction de la criminalité, dont le seul but est d’enquêter sur les tendances émergentes de la criminalité révélées par les statistiques et les données sur la criminalité, ou présentées directement par le conseil municipal, le maire ou le chef, et de s’y attaquer.
Le recrutement de policiers, qui a été mis à l’épreuve par la pandémie de COVID-19 et la politisation continue des services de police, se rétablit avec des équipes formées et complètes pour le reste de 2023 et jusqu’en 2024. Les statistiques concernant les postes vacants présentés dans l’article d’opinion sont dépassées depuis l’an dernier. L’intérêt de se joindre à la GRC est fort chez les nouveaux policiers et les policiers expérimentés. Des milliers de Canadiens intéressés ont posé leur candidature, et des centaines de policiers expérimentés se sont joints à la GRC en 2023 seulement.
En fin de compte, la dure vérité au sujet des postes vacants des membres est que de nombreux gouvernements ont constamment sous-financé leurs services de police. À titre d’exemple, plusieurs gouvernements de la Colombie-Britannique ont choisi de sous-financer les postes de la GRC dans le but d’économiser de l’argent. Cela signifie que depuis plus d’une décennie, le taux de postes vacants à la GRC de la Colombie-Britannique a augmenté par la faute du gouvernement provincial. L’an dernier, la province a décidé de commencer à financer de nouveau ces postes vacants, en commençant par 277 postes sur trois ans dans des régions principalement rurales. Toutefois, il reste encore environ 240 postes non financés à combler pour atteindre le niveau d’effectif autorisé de 2012. Des mesures comme celle-ci de la part des gouvernements entraînent une pression sur les niveaux de dotation et présentent un défi important pour les membres qui font continuellement plus avec moins.
Les membres de la GRC comptent parmi les meilleurs policiers. Leur expertise dans la prestation de services de police fédéraux, provinciaux et municipaux ne ressemble à aucun autre service de police au monde. Il en résulte une série d’avantages, y compris une formation uniforme et spécialisée, l’accès à plus de 150 services spécialisés pour veiller à ce que les membres soient prêts à réagir à tout type d’incident, et la capacité d’attirer des membres de partout au pays et d’apporter des ressources à n’importe quelle collectivité pour intervenir en temps de crise partout au Canada.
Les policiers ne sont pas des pions politiques, et ils ne devraient pas faire l’objet de rapports politisés et inexacts. Chaque jour, ils sont fiers de rendre compte à leurs collectivités – les petites villes, les régions éloignées et les communautés autochtones – et s’efforcent de faire de leurs collectivités et du monde un endroit meilleur pour tous.
Nous encourageons le comité de rédaction du Globe and Mail à s’éloigner de son bureau et à se joindre en personne à l’un de nos membres ou à l’un de nos commandants de détachement pour voir concrètement le service qu’ils offrent et les liens étroits qui les unissent à la collectivité. Peut-être que leurs histoires au sujet de la sécurité publique, des services de police et de la GRC auraient une certaine validité.
Brian Sauvé
Président et chef de la direction
Fédération de la police nationale